28 Mar Les deux pôles des archétypes
Les forces agissantes d’un mouvement psychologique de masses sont de nature archétypique. Or, tout archétype procède de ce qu’il y a de plus haut et de plus bas, contient du bon et du mauvais. Par suite, il est susceptible d’exercer les effets les plus contradictoires et c’est pourquoi il est impossible de déterminer de prime abord s’il aura des conséquences positives ou négatives.
[…] Le but thérapeutique est d’obtenir la réalisation de ce que comporte de bon, de précieux, de vivant l’archétype, qui, tôt ou tard, finira tout de même par s’intégrer à la conscience, et d’enrayer autant que possible ce qu’il recèle de nuisible et de préjudiciable. […]J’ai voulu tenter tout ce qui était en mon faible pouvoir pour ne pas laisser rompre les liens culturels, la culture étant l’unique antidote contre le terrible danger qu’est l’agglomération en masse.
Si un archétype n’est pas compris, assimilé, « réalisé » de façon consciente, on n’a pas la moindre assurance qu’il se manifestera, se concrétisera sous son aspect positif. Bien plus, le danger menace qu’il détermine au contraire une régression néfaste.
C. G. Jung, Aspects du drame contemporain, p. 238-239.