Les origines, de 1926 à 1966

Les origines, de 1926 à 1966

En décembre 1926, un ingénieur parisien, Jean Bruneton, déjà acquis aux idées de C.G. Jung décida, avec quelques parents et amis, de former un petit groupe de personnes intéressées par les recherches et les découvertes de la psychologie moderne.
Il fut aidé et soutenu par sa femme et par Mademoiselle Elisabeth de Sury, analyste élève de Jung, qui, de Bâle où elle exerçait, venait assister aux réunions : celles-ci se tenaient, plusieurs fois par mois, 4, Square Robiac, VIIe arrondissement, dans le quartier du Gros Caillou, nom d’un lieu-dit qui allait servir de désignation au groupe naissant. Son but était de suivre la pensée Jungienne, de l’étudier et de la diffuser. Des conférences avaient lieu, suivies de commentaires et de discussions sur des thèmes choisis, travaillés pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Les archives mentionnent entre autres sujets : la femme, l’enfant, les dix commandements, les différents âges de l’homme, etc.
Dans la mesure où l’œuvre de Jung s’amplifiait, les sujets serraient de plus près les découvertes récentes : l’inconscient collectif, l’animus, les types psychologiques, le transfert.
Les premiers statuts datent de 1928. Dès l’année suivante, le Gros Caillou propose à ses membres trois sortes de réunions :
En juillet 1952, le groupe éprouve une grande perte par la mort de Jean Bruneton, fondateur, puis président pendant 26 ans. En signe de deuil, un cycle de conférences publiques est supprimé.
A la réunion de réouverture, le Dr Roland Cahen qui, depuis plusieurs années s’était vu attribuer par C.G. Jung le monopole de la traduction en français de ses œuvres, est élu président ; Madame Ania Teillard est vice-président ; Mademoiselle Marie-Louise von Franz secrétaire générale et Madame Fuchs (fille de Jean Brune­ ton) trésorière. Mademoiselle de Sury assiste aux réunions aussi souvent que le lui permet sa santé. Mademoiselle Denise Lebel continue à s’occuper de la bibliothèque qui s’enrichit des œuvres de Jung parues en français.

SOCIETE C.G. JUNG

Le groupe se nomme maintenant « Société C.G. Jung » ; le siège social demeure 5, rue Daru, VIIIe arrondissement. Les cycles habituels de conférences se maintiennent, mais les réunions d’approfondissement sont remplacées par des cours de psychologie analytique assurés par Madame Bernson et Mademoiselle Van de Winckel.
Par une lettre du 24 février 1954, le Dr Cahen informe Zurich que : « la Société C.G. Jung de Paris est la continuation du Club psychologique du Gros Caillou, sans solution de continuité » et, en avril de la même année, le Dr Cahen, à l’unanimité, est nommé délégué du groupe parisien à Zurich, en remplacement de M. Bruneton.
De 1948 à 1957, de nouveaux psychologues Jungiens s’inscrivent : Mademoiselle Van de Winckel et Monsieur de la Rocheterie, élèves de Madame A. Teillard ; Madame Maurice Percheron, élève de Jung ; Madame Affholder, élève de Mademoiselle de Sury ; Monsieur Elie Humbert, élève de Mademoiselle von Franz. D’éminents conférenciers prêtent leur concours : MM. les Professeurs H. Corbin, J. Delay, Mircea Eliade, Fulchignoni, Madame Jacobi, le Prof. Mus, le Dr Vinchon.
En 1956, le Groupe déplore profondément la perte de Mademoiselle de Sury qui, pendant trente ans, dont vingt-six aux côtés de M. Bruneton, avait apporté au groupe sa très précieuse et discrète collaboration.

Groupe d’études C.G.Jung

En 1957, importantes modifications : le groupe reçoit la dénomination qu’il porte encore aujourd’hui : Groupe d’études C.G. Jung. Le siège social est transféré 5, rue Las Cases, Paris, VIIe arrondissement ; les statuts, remaniés sont déposés à la Préfecture de Police et le Groupe est reconnu, par insertion au Journal Officiel, en mars 1957, comme association sans but lucratif. Les membres du bureau sont élus par le Comité et leur élection ratifiée à l’Assemblée générale. Élus pour trois ans, ils sont rééligibles (art. 8 des statuts).
Le Dr Maurice Percheron succède, en qualité de président, au Dr Roland Cahen ; il met toute son érudition et sa culture au service de sa charge, à laquelle il restera dévoué jusqu’à sa mort. Durant son mandat, les deux cycles annuels de conférences sont remplacés par des conférences mensuelles. Madame Bernson assume toujours la responsabilité d’un groupe de travail et Madame Percheron donne des cours de psychologie analytique, en remplacement de Mademoiselle Van de Winckel, malade. C’est au Dr Percheron que l’on doit l’initiative de la rédaction d’un bulletin donnant le programme des conférences à venir, le résumé des conférences passées, les informations concernant les membres et des comptes rendus succincts de livres nouveaux intéressant le groupe. L’intérêt de ce bulletin est surtout de permettre un échange avec les clubs de psychologie analytique étrangers. Londres, New York, San Francisco, Los Angeles envoient leurs publications qui sont déposées à la bibliothèque.
Les conférences sont suivies par un nombre croissant d’auditeurs, mais deux deuils successifs atteignent encore le groupe : en 1962, décès de Madame Fuchs, celui du Dr Percheron en 1963. Tous deux, à des titres divers, avaient servi le groupe et, par conséquent la cause Jungienne, avec un inaltérable dévouement. Pendant deux ans, le groupe se ressentira de ces pertes, mais les conférences ne sont pas interrompues et la bibliothèque fonctionne ; cependant la publication du Bulletin est suspendue.
Lorsqu’en septembre 1965, le Comité se réunit, Madame Percheron est élue, en remplacement de son mari. Élève de C.G. Jung, elle demeurait en contact régulièrement avec lui, depuis 1935. Elle possède, en manuscrit, l’essentiel de leurs entretiens et y puise toujours des citations vivantes, en illustration à ses cours.
Le Bureau actuel, constitué à cette date, est accepté par l’As- semblée générale. Les conférences mensuelles se poursuivent ainsi que le cours de Madame Percheron ; la rédaction du Bulletin est confiée à Mademoiselle Van de Winckel et les contacts avec l’étranger se multiplient. Madame de Bayser, élève de Mademoiselle Van de Winckel, s’ajoute aux psychologues déjà inscrits.
Au cours de la saison 1965-66, ont apporté leur collaboration désintéressée : MM. Elie Humbert, le Prof. Gabriel Monod-Herzen, le Dr Tomatis, Madame Aigrisse (de Bruxelles), M. André Barbault,
Mademoiselle H. Kiener (de Strasbourg), M. Raymond de Becker,
M. de la Rocheterie.
Cette rapide incursion à travers nos archives, nous a permis de constater la vitalité du Groupe d’études C.G. Jung et nous lui souhaitons un fructueux épanouissement.
Erna van Winckel in , Bulletin du Groupe d’Etudes C.G. Jung No 5, octobre 1966 cité dans: Jean  Clausse: le Groupe d’Etudes Jung a 50 ans, Juin 1978. Cahiers jungiens de psychanalyse 1978/3 (N°18), pages 57 à 64