Andrée BOKOR : INDIVIDUATION: LE SUJET AU CARREFOUR DES ÉNERGIES

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Description

L’energie est ce qui, dans le psychisme, est susceptible de mettre en mouvement. Enracinée dans le somatique, elle ne lui est cependant pas superposable. L’être est au carrefour de deux énergies opposées et complémentaires. Plutôt qu’au dualisme pulsionnel freudien, Pulsion de vie – pulsion de mort, l’analyse est faite ici en termes de courant de séparation et courant de lien. Le travail de Mélanie Klein a éclairé la mise en place de ces deux énergies chez le petit d’homme, venu au monde en état de prématuration, avant fermeture de sa programmation instinctuelle. L’aperception inconsciente de l’instinct doit, chez le sujet humain être actualisée pour que la tache de séparation/différenciation et d’unification/lien puisse s’opérer. L’attraction de lien s’enracine dans l’inceste archaïque et celle de séparation dans un imaginaire de meurtre, avec les deux terreurs corrélatives d’engloutissement et d’éclatement.

Dans le quotidien de nos vies, l’énergie de différence appelle la puissance, le « moi tout seul » de l’enfant, elle fabrique la fierté, le triomphe, la violence; celle de lien appelle la jouissance, l’amour, les émotions artistiques ou religieuses, mais aussi l’oscillation entre le régressif (rêvasserie et imagination) et le prospectif totalité fusionnelle recherchée dans les paradis artificiels ou les sectes). Ces deux mouvements contradictoires nécessitent compromis ou sacrifice, et introduisent dans le psychisme une zone vulnérable d’angoisse et de vide, mais aussi de choix et de création.

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