n° 190 – L’expérience mystique du Rien et l’expérience jungienne du Soi – Luigi AURIGEMMA
L’expérience mystique est définie par le néo-platonicien Denys l’Aéropagite comme constituant « cette parfaite connaissance de Dieu qui s’obtient par ignorance en vertu d’une incompréhensible Union ». Elle implique le dépassement de l’ordre logique et se place au-delà de la compréhension philosophique.
Deniys l’Aéropagite introduit la mystique du « Rien » qui sera reprise au Moyen Age par maître Eckart et ses disciples rhénans.
L’expérience du Rien se rapproche de celle que les Orientaux appellent « expérience du Vide ».
Après avoir fait un rapprochement partiel entre ces expériences mystiques et l’expérience jungienne du Soi, Luigi Aurigemma en établit la différence fondamentale.
A partir du « Rêve de Liverpool » cité par Jung dans ses mémoires, Luigi Aurigemma définit le terme « Soi » comme l’image de « Dieu dans l’homme » et, s’appuyant sur un texte tiré du « Commentaire sur le Mystère de la Fleur d’Or », il introduit les notions jungiennes de « versant ultra-violet » et de « versant infra-rouge » du Soi. Il caractérise l’expérience du Soi telle que peut la ressentir un « Moi individué » comme une expérience unificatrice comprenant la totalité des couches d’être.