La conscience, et en particulier la mauvaise conscience, peut devenir un don du ciel, une véritable grâce si elle est utilisée comme une autocritique supérieure. L’autocritique, en tant qu’activité d’introspection et de discrimination, est indispensable à toute tentative de comprendre sa propre psychologie. Si on a commis quelque chose qui semble incompréhensible, et si on se demande ce qui a bien pu inciter à une telle action, il faut l’impulsion d’une mauvaise conscience, et de sa faculté correspondante de discrimination, pour pouvoir découvrir le véritable mobile de son comportement. C’est alors seulement qu’on est en mesure de voir quels motifs commandent ces actes. L’aiguillon de la mauvaise conscience incite même à découvrir des choses jusque alors inconscientes ; ainsi on peut franchir le seuil de l’inconscient et aborder ces forces impersonnelles qui font de l’individu particulier l’instrument inconscient du meurtrier invétéré et grégaire qui existe en tout homme. » C. G. Jung, Psychologie et religion, Paris, La Fontaine de Pierre, 2019.