Malgré l'attention portée par Jung aux dangers de la polarisation unilatérale, y compris concernant sa théorie des archétypes, son abord de l'archétype de l'enfant s'en est tenu à une seule polarité: divine. Nous envisagerons l'existence de son pole opposé, diabolique, et explorerons les conséquences possibles de son maintien dans l'ombre. 

A partir de ma pratique clinique, je m'interroge sur le désir des adolescents et des jeunes adultes.

Désir absent, confus ou dissout dans l'attente de l'autre.

Quelles conditions permettent son émergence ? Que peut apporter la psychanalyse jungienne à ce sujet  du désir de vivre chez les adolescents ?

"Il appartient au domaine du possible de reconnaître le mal relatif de notre nature, tandis qu'avoir un regard direct sur le mal absolu représente une expérience aussi rare que bouleversante." Jung "Aion" par 19.

Comment reconnaître le mal absolu, le mal archétypique ? Comment se manifeste-t-il ? Comment la psyché le représente-t-elle ? La question du mal est généralement abordée du point de vue éthique ou religieux, mais ce n’est pas suffisant pour guider le travail clinique.

Suite à ma rencontre avec un jeune client, j’ai eu besoin de développer une compréhension symbolique et psychologique du mal. J’ai été guidée par des récits de la Bible (Balaam et son ânesse) et de la littérature (Crime et Châtiment de Dostoïevski, Thérèse Raquin de Zola), et par les rêves de ceux qui ont commis « le mal ». J’ai aussi été à la recherche de symboles qui protègent contre le mal : j’ai trouvé l’âne et le cheval. Mon expérience subjective d’analyste confrontée au mal, m’a menée à découvrir des images et des récits associés au mal archétypique, elle m’a aussi offert une nouvelle perspective sur l’humanité.